RÉSIDENCE LA LANTERNE - VERSAILLES

Résidence La Lanterne à Versailles : Plan, vue aérienne et entrée.
Résidence La Lanterne à Versailles : Plan, vue aérienne et entrée.

Parmi les avantages liés à la fonction présidentielle, la mise à disposition de résidences secondaires est certainement celui qui fait le plus gloser, à l’image du pavillon de La Lanterne, cette citadelle interdite au regard, cachée au fond du Domaine du château de Versailles. Le pavillon de la Lanterne est un lieu secret et ultra-sécurisé de l’État. Et pour cause : cette résidence est réservée à l’usage exclusif du Président de la République.

 

Construit en 1787, ce charmant pavillon de chasse de 200 m2, entouré d’un vaste parc ceinturé d’arbres centenaires, est entré dans le giron de la république en 1959, sur décision du Général de Gaulle, qui l’attribue alors au Premier ministre. En 2007, les choses changent puisque à peine élu, Nicolas Sarkozy en prend possession - lui qui aimait courir dans les 800 hectares du domaine public attenant -. Si tous les bâtiments de la République ont été ouverts au moins une fois lors des Journées du Patrimoine, ce n’est pas le cas de la Lanterne, son secret est bien gardé. Elle ne figure même pas sur le site de l’Élysée alors qu’un service entier y est dédié. Auparavant résidence des Premiers ministres, La Lanterne a été rattachée au domaine de l’Elysée par la loi de finance initiale en 2014.

Tous sont tombés sous le charme de cette « maison de famille cinq étoiles, personnel compris ». Si les occupants de la Lanterne s’y plaisent bien, c’est sans doute grâce à Michel Rocard. L’ancien premier ministre de François Mitterrand (1988-1991) en a fait un lieu de bien-être et de détente en y construisant une piscine de 19 mètres de long sur 10 de large et un court de tennis. Le tout pour la modique somme d’un million de francs (150.000 euros) qui lui a valu d’être épinglé par Le Canard Enchaîné.

Marie-Laure de Villepin l’appelle « la maison du bonheur », Nicolas Sarkozy y célèbre son mariage avec Carla Bruni, Claude Chirac puis Thomas Hollande y font la fête lors de week-ends entre amis, Édouard Balladur y enterre son chien (avant qu’Alain Juppé ne l’oblige à lui trouver une autre sépulture). « La Lanterne écrit Émilie Lanez, auteure du livre « La garçonnière de la République » (éd. Grasset), prolonge l’héritage ; elle incarne notre identité politique irrésolue. » Oui, décidément, dans ce palais anachronique, « nos élus vivent comme des rois ».


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